CP 152, 88

From Waalt

CP Volume 152 Folio 88-90

HMC Volume 1 Page 157 Number 583

Haynes Page 213 Number 193

Transcribed by Samuel Haynes in “A Collection of State Papers . . . 1542 to 1570” London, 1740

21 Dec 1559 The French Ambassador's Letter to the Queen Dowager, Regent of Scotland concerning Nesbitt

From a Paper indors'd by Secretary Cecill.

Madame,

DEPUIS les dernieres que je vous ay escriptes du premier de ce Mois, par le herault Roy, & du 7me par le Sir de Bethune, Jay eu advis qu'il estoit venu vers ceste Royne aulcuns Personnaiges de la Congregation, qui ont esté fort secretement introduits vers elle; & celluy qui premierement m'en a aduerty me dict, que cestoit ung Mylord qui s'appelle Hatton, lequel auoit este Conduict depuis le Barwike jusques icy par ung Gentilhomme appelle Teleby. Et aultres mont dict depuis auoir sceu que le Secretaire Ledington, & vng Meluin, estoient passez de decá pour faire nouuelles meneés, affin dauoir secours; & m'a l'on voulu asseurer, que à c'est effect ils sont venus offrir tout ce qu'ils ont peu de la part de la ditte Congregacion, & de remonstrer auec ce tant de choses pour le bine & aduantaige de ceste dicte Royne, si elle entendoit a leur requeste, & tant de perte, ruyne & domaige, s'ils estoient refusez, quelle s'est laissé persuader tout ce qu'ils ont voulu. Et incontinent après, l'on à despesche Commissions de toutes parts pour leuer argent, & aduancer les Payements de cinq ou six mois auenir; & en mesme heure l'on faict redoubler la diligence d'armer les nauires, dont je vous ay escript cy deuant, de façon çon qu'en ceste heure il y en a quatorze de Equippes & envictuailles pour trois mois, qui n'attendent que le vent pour estre gettes en mer & prendre incontinent la Route de Berwike, en la Conduite de Mr. Winter, qui en doibt estre Vice Admiral; les aultres demeurent pour encoires en ceste Riuiere, pour la garde de l'entree de ce dict, & des costes de decá. Au surplus, Madame, le Duc de Norfolk n'attendt que l'heure de partir pour s'en aller Lieutenent General en tous les pays du North, & my Lord Grey auec luy pour tenir le lieu du Conte de Northumberland; estantz leurs despeches deja si prestes, qu'il ne leur reste plus que de prendre Congé. Et pour cé qu'il m'a este baille de bon lieu une sommaire Coppie en Francois des Lettres que le dit Duc doibt Emporter, enforme de Commission ou de Pouuoir, selont la Custume de ce Pays, Je l'ay bien osé estendre en la mesme sorte, que je lay receueé. "Par laRoyne. Comme ne doubtons point que, par le commun bruict & fame du monde, il appert de la grande Demonstration d'hostilité que les Francois font vers ce Royaulme, transportans grandes puissances en Escosse, soubs pretence seulement de ainsi faire pour la Conqueste dycelluy Royaulme; mais estant la chose cognue de leurs Entreprinses, auons deliberé en temps d'auoir à icelles bon regard, & Estants sort jalouse de notre Ville de Baruike, la Principalle clefe de nostre Royaulme, auons determiné auec Expedition pour icelle & en frontieres aussy, menner secours de gens de Cheual comme de Pied, comme y enuoyons aussy nostre tres cher & tresaymé Cousin le Duc de Norfolk, pour estre nostre Lieutenent General en tout le North, par della la Riuiere de Trent; auquel propos, auons encoire addresse nos Lettres à plusieurs de nostre nobilité & gentils hommes en pareille sorte, comme addressons cestes à vous, voullans & requerrans, &c." Dequoy, Madame votre Majeste pourra assez coynoistre, que ceste Royne veult abreuer, que ces petites Forces, qui ont esté enuoyé de France en Escosse, ne sont que pour la Conquete de ce Royaulme, voulans soubs ce pretexte plus facilement leur faire prendre les Armes pour rompre les Justes & necessaires Entreprinses du Roy & aultres, & par mesme moyen fauoriser celles de vos rebelles. Et ce que me faict croire & du tout confirmer ce dessain, est que j'ay esté aujourdhuy adverty du fusdit mesme lieu, que la dicte Dame faict presentement despecher cincq cens Commissions aux gentils hommes des Pays plus voysins du North, par lesquelles elle leur mande de faire le plus de Gens de Cheual qui'ls appellent Demy Lances, & le plus de Gens de Pied, qu'il leur sera possible, suiuant les Ordonnances & Loix du Pays, qui à celles s'obligent, pour les marcher droit à Neufcastell, où le dict Duc les doibt recepuoir: Faisant, entendre en icelles Commissions, comme elle est aduertie de la volunté du Roy, & ses Entreprinses, qui ne sont point de conquerir Escosse, (Estant puissance dung tel Prince trop grande pour une si foible Nation) mais le principal but dudit Seigneur n'est que d'entreprendre en Angleterre. A Cause dequoy il est temps qu'elle ouure son tresor, ses moyens & pouuoir, pour y donner empeschement; & qu'il est besoing de Commencer, plus tost que d'attendre que la chose leur empyre, tant que le Remede ne valut plus rien. Je me suis enquis à celluy qui ma porté ces nouuelles, en quel temps, presisement il estoit mande par Icelles Lettres de se tenir prest, & se trouuer audit Neufcastel; lequel m'a respondu, que la date anoit esté laissée en blanc pour estre remplye de la main du Secretaire Cecille; mais que le Mois de Januier y estoit, & qu'il estimoit que ce debvoit estre pour la fin dicelluy; qui ma semble terme asses court, pour ne deuoir faillir den aduertir promptement votre Majesté par porteur expres; ainsi qu'à cest effect j'ay despeché cestuy, qui poura encores rendre quelque Conte des communes partycullarites de ce lien, & mesmes de l'armement de nauires, pour auoir esté par moy enuoyé, où l'apprest s'en est faict. Jescrips à Monsieur D'oisel d'aultres particularites, qui dependent de ce qu'il aura pleu a votre Majesté de veoir cy dessus; ausquels me remettant, je supplieray le Createur vous donner, &c. de Londres ce xxime jour de Decembre 1559.

G. de Noailles.

Madame,

HIER bien tard, vng personnaige Françoys appellé Nesbet, se disant á Monsieur le Conte de Lenox, me vint trouuer en mon logis, & me dire, que le dit Sieur son Maistre auoit entendu par le Capitainne Bourdicq, qui n'aguaires sen allant en Escosse estoit passé chés luy, comme nous auions tenu propos de luy, & que j'auois desiré de Scauoir la Genelogye de la maison de Leneux; a Cause dequoy Il'auoit aduisé de m'en Enuoyer une, quil me bailla en ung arbre tiré sur deux feuillets de Papier, coulées l'ung au bout de l'autre, & au pied plusirs discours de sa race, & des aduantages qu'il pretends sur la Maison de Haran, & mesme sur ceulx qui sont aujourdhuy les chefs. Après Il me dict, q'ung Gentilhomme Escosois nome Maistre Gaston auoit esté pris peu de temps deuers le dit Sir Conte, pour l'aduertir que votre Majesté ne trouueroit aulcunement mauuais qu'il poursuiuit maintenent ses Affaires; & que soubs certe seureté & Esperance il auoit expressement despesché venir icy obtenir de certe Royne Congé de ce faire, comme il l'auoit eu de la derniere morte sa soeur. Je luy respondis que á la verité le dit Cappitayne Bourdicq & moy auions eu ensemble les susdits propos quelques Jours auant son partement, mais que pour cella je ne m'attendois que le dit Sieur Conte deust prendre la payne, n'y me faire cette honneur, que de m'enuoyer la ditte Genelogye, dont j'auois a le mercier humblement de tant de soing & faueur; & au reste, s'il auoit este aduerty de votre Intention, je scauois trop mieulx quelle voye il luy sauldroit tenir de ce cousté, pour proceder selon la Seureté & fidelité qu'il desiroit, que je ne luy scaurois dire. A quoy ledit Nesbet me Replicqua, qu'il auoit Charge de sé retirer pour cest Affaire au Secretaire Cecille, duquel, quant il auroit eu responce, il me fauldroit de me la faire entendre, & me venir dire adieu auant s'en Retourner; s'excusant de ce qu'il ne m'auoit osé porter Lettre de son dit Mastre, lequel il s'efforce la fort de me persuader par plusieurs raisons auoir plus d'envye de nous faire maintenant tres humble & fidelle seruice, mesmement contre la desloyalte & ingratte race de Haran, que de Recouurer ses biens. Madame, Il m'a esté dict que, quant le Conte de Harran passa par icy, cette Royne & luy sirent une promesse, l'ung á l'aultre, secrete, signee de leurs mains, scauoir, que la dicte Royne de donner secours audict Conte, pour Chasser les Francois d'Escosse, & assister après a le faire Couronner Roy dudict Pays; & le dict Conte de recognoistre le dict Royaulme de la dicte Dame, & des siens, & luy en faire ung debuoir annuel, & luy bailler encoires Dombertan Donfriers, Dombarre & L'ile aux Cheuaux: Ceque ainsi est, comme la presumption en est fort grande, Je ne puis croyre que les Seigneurs d'Escosse peussent auoir agreable ces Articles, & mesmes que la dicte Dame n'en voulust faire aulcun de mariaige.